La vie d'un infirmier aux urgences

Il faut se rendre à l'évidence, si nous travaillons comme appris à l'école et dans le respect des lois en vigueurs, il y aurait des émeutes dans les salles d'attente voir des meurtres dans les urgences.
Voyons de plus près ladite procédure légale:
1. Accueil du patient et anamnèse de celui-ci
2. Avertir le médecin et attendre que ce dernier bouge ses fesses pour aller voir le patient.
3. Attendre les instructions écrites du médecin (prise de sang, E.C.G., Radio, mettre un perfustion, ..., enfin pour tout).
4. Exécuter les instructions du médecin en demandant au service de radiographie de nous appeler dès qu'ils ont un place, faire la prise de sang, courir après le médecin qui à oublié de signer la demande, attendre les résultats, ...)
5. Une fois tout exécuté et les résultats arrivé, prévenir le même médecin et surtout espérer qu'il sera pris d'une folle envie de travailler.
6. Attendre à nouveau les instructions écrites, ....

En résumé le patient est là pour de très longues heures, les lits sont complet en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et comme il est impossible de superposer les patients sur un même lit... la secrétaire se fait agresser par les patients en salle d'attente, qui elle même va s'énerver sur le médecin et devinez qui s'en prend pour son grade en fin de compte?

Une méthode bien plus efficace mais beaucoup moins légale

1. accueil du patient, anamnèse complète.
2. Tu vas avertir le médecin
3. Tu attends pas qu'il bouge ses fesses et tu fais déjà ce qu'on appelle chez nous "un moules-frittes" (en fonction de l'anamnèse: tu fais déjà la prise de sang, tu mets une perfusion et tu fais couler un liquide d'entretien de la voie d'entrée, en fonction des symptômes tu donnes déjà de quoi soulager, tu fais une gazo, un ECG, pipi dans un tit pot, tu mets ton patient sous monito si tu estimes que c'est nécessaire, tu prépares toutes les demandes pour que le médecin n'ait plus qu'à signer et surtout tu prends quelques tubes de sang inutiles au cas où le médecin voudrait faire preuve d'originalité.
4. Tu as eu le temps de faire tout cela que le médecin n'est pas encore passé, donc tu vas lui mettre les demandes sous le nez et tu quittes pas son bureau tant que tout n'est pas signé.
5. Si il y a des examens à faire, tu prends pas la peine de contacter les différents services pour qu'il essaye de trouver un "créneau" à ton patient dans l'agenda. Tu mets autant d'appareil que possible sur le lit, tu augmentes le volume de toutes les alarmes et tu changes tout les réglages pour que tout sonne à tout bout de champ. Ensuite, et sans prévenir, tu vas déposer ton patient devant le secrétariat, tu jettes la demande et tu demandes qu'on te rappelle quand l'examen est fait. Généralement avec ce type de forcing tu es rappelé dans la demi heure pour te dire que les examens sont fini, là il est important de refuser d'aller rechercher le patient tant que tout les résultats ne sont pas sur papier (ou dans l'ordinateur).
6. Quand tu as obtenu tout ce que tu voulais, tu vas libérer les pauvres des bruits horribles, qui font paniquer, en allant rechercher ton patient.
7. Tu avertis le médecin que tout est là!
8. Tu n'attends pas qu'il bouge son cul, tu lis tous les protocoles et si tu vois qu'on est à 95% proche d'une hospit, tu appelles déjà l'admission pour qu'ils te trouvent une chambre.
9. Quand finalement le médecin te dis "on va hospitaliser X dans le service Y", tu dis OUI sans préciser que tu as déjà tout prévu (histoire qu'il ait encore l'impression d'être la tête pensante).

Voilà comment doivent tourner des urgences pour arriver à éviter que la salle d'attente déborde et qu'il y a ait du sang un peu partout.

Alors si parfois vous avez l'impression que l'infirmier urgentiste est froid, c'est simplement qu'il essaye de s'occuper au mieux de vous et dans les meilleures conditions possibles et qu'il œuvre pour le bien de tous (le sien y compris).

"content que sa journée soit finie :-)"

Curieux de savoir où je vais travailler, il m'arrive de faire des recherches et je viens de tomber sur un article édifiant qui me dit tout de suite à quelle sauce je vais être mangé.

  "Tous les jours, je dois mettre en moyenne deux patients à la porte suite à des agressions verbales à l'égard du personnel. Nous faisons appel à un service de gardiennage pour se protéger", témoigne le Dr Kenneth Coenye, chef du service des urgences des deux cliniques Saint-Jean et Saint-Etienne à Bruxelles.

Agressé physiquement par un patient l'année dernière, ce qui lui a valu plusieurs fractures et une incapacité de travail de plusieurs jours, le docteur Coenye est régulièrement menacé de mort par des patients, trop impatients, à leur arrivée aux Urgences. "Quand on me dit Je vais te tuer parce que j'ai refusé de soigner d'abord tel patient avant un autre dont l'état était plus préoccupant, je réponds : Prenez un ticket comme tout le monde alors, car vous n'êtes ni le premier ni le dernier à vouloir me tuer", avoue le chef de service qui pratique "la tolérance 0". "Les patients qui commencent à hurler et à insulter le personnel parce qu' ils veulent être pris en charge immédiatement, je les mets à la porte sauf si leur état nécessite une prise en charge urgente bien sûr. Je dois ainsi exclure deux personnes en moyenne tous les jours. Certains s'en prennent alors au matériel et le cassent. Un patient, il y a quelque temps, est même revenu avec un revolver et a tiré à deux reprises sur une vitre du service", poursuit le docteur qui rappelle que "l'obligation de soigner quelqu'un n'existe que dans l'urgence vitale".

Il est clair que je ne risque pas de m'ennuyer :-)

"s'en va commander une armure blanche"

Lundi 2 août, début d'une nouvelle vie professionnelle aux urgences d'un hôpital en plein centre ville de Bruxelles.

Un  ami et une amie (Raph et Julie) viennent me rejoindre dans cette folle aventure qui risque de ne pas être triste tous les jours.

Venez nous rendre visite, sur ce blog, et suivre et vivre nos aventures au quotidien.